http://chantsphilo.blogspot.fr/2016/11/blog-post_19.html
En images : Hamilton, l'aveu.
http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20161116.OBS1313/affaire-flavie-flament-d-autres-femmes-accusent-david-hamilton-de-viol.html?xtref=http%3A%2F%2Fm.facebook.com%2F#http://m.facebook.com/
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Contexte : une jeune femme, Flavie Flament, animatrice de télé, dénonce (indirectement) dans un roman autobiographique le photographe David Hamilton célèbre (et richissime ) spécialiste de portraits de très jeunes filles légèrement (ou totalement) dénudées, (genre je fais la sieste, négligé étudié), mélancoliques, habillées de robes longues, vaporeuses et un peu transparentes, écharpes et larges chapeaux de soleil, sur fond de bois, prairies un peu brumeux quoique timidement ensoleillés.. Hamilton qui, entre deux poses, l'a violée* ... sans que ses parents ne s'en émeuvent plus que ça, la notoriété du gugus étant garante de toute moralité... naïveté ou hypocrisie ?
* Comme sans doute bien d'autres ''modèles'', lui qui, dans une interview, déclare clair et sec "que j'ai ou non couché avec elles n'est pas la question'' et de congédier l'impertinent. Dont acte !
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Je réponds à Pascal Traitignies sur FB qui rapporte les propos de Flavie :
"on ne réagit pas immédiatement (souligné par moi) et ensuite on a honte (que ce soit arrivé) puis honte de s'être tu, et enfin lorsqu'on parle, on vous reproche de n'avoir rien dit'' ou trop tard voire de mentir avec parfois menaces de procès en diffamation à la clef... (Et puis, il y a prescription.)
Un témoignage historique à présent. Le mien, (rien de très grave ici mais qui en appelle sans doute bien d'autres). C'était il y a 50 ? ans, j'avais entre 13 et 15 ans, dans une petite ville reculée des Cévennes. Ma réaction fut très différente, et celle de ma mère, elle aussi, opposée à celle des parents de Flavie (et violente.) [Notons que pour l'ado perturbée un peu anorexique que j'étais à l'époque, dans une petite ville bien close, le gugus (qui se disait "artiste") dont je vais parler représentait exactement le David Hamilton de Flavie Flament.]
C'est peut-être là le noeud du problème! "On ne réagit pas immédiatement ?" Il y a des lustres, si ! J'ai réagi immédiatement, sans calcul, par SIMPLE RÉFLEXE. Pourquoi ces jeunes filles ne l'ont-elles pas fait ?
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Une question d'emblée : comment les parents (je ne parle pas ici des jeunes filles, des PETITES filles plutôt !) n'ont -ils pas compris et réagi ? Hamilton avait tout de même une réputation à tenir ! Je me souviens que même à l'époque, ses photos étaient, comme on dit ... très controversées ! C'est à dire comprises pour ce qu'elles étaient, un dérive de pédopornographie.
Mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt, la technique était rodée, bien avant Hamilton qui ne l'a pas inventée ! Combien d'ado ont-elles été ainsi piégées (souvent en plus soft, voire SANS AUCUN ATTOUCHEMENT, JUSTE L'EXPLOITATION DE LEUR IMAGE) par des photographes (ou qui se disaient tels) dans des villes parfois un peu... disons acculturées sans que rien n'ait transpiré ou en tout cas n'ait donné lieu à sanction voire réprobation collective réelle ?
Exemple à... mettons Aruargues, et puis bon allez, Alès, l'un d'entre eux, qui avait pignon sur rue, gros mignon, euh, pignon ! notable respecté par (presque) tous, agissait de même (mais en plus soft, c'était dans les années 60), il repérait dans la rue (devant chez lui parfois)... mettons d'Avejan (!) une gamine (13-15 ans, c'était me semble-t-il son truc) et, feignant de s'extasier, lui proposait (GRATIS ! Je cite !) de faire son portrait, (tu as un PROFIL SUBLIME !)... flattant habilement son narcissisme blessé, (il faut croire que ''ça se voit"), le tout sans aucune demande d'autorisation aux parents, (comme ca, à l'impro, à la criée, sans doute pour ne pas lui laisser le temps de réfléchir!? D'en parler ? Ou pour que les clichés soient plus spontanés ? ) Des gamines souvent pauvres (mais pas toujours...) qui forcément acceptaient, flattées. Suivaient des séances de pose sans aucun attouchement ou presque, mais un déshabillage du "haut" partiel exigé (''ne t'inquiète pas, je cadrerai et on verra rien, ou juste jusque là seulement" -il désigna et toucha ! le milieu de mes seins, je marquai un sursaut de recul comme s'il m'avait brûlée et il n'insista pas- "mais je prends du champs'') .. et d'autres exigences bizarres ... mais l'aventure était si extraordinaire que cela valait bien quelques désagréments mineurs.. ''Tourne la tête, je veux ton profil, regarde au sol, gênée oui c'est ça ! Encore plus, fais comme si tu allais pleurer.. Lève les yeux maintenant comme pour prier... prend l'air d'avoir peur... voilà, parfait, je vais plus t'embêter, tu en choisiras une..."
Et le gus était tellement sûr de lui (!) que peu après (comme bien d'autres gamines sans doute) je trônais dans sa boutique ! J'en fus à la fois gênée et fière. Le cliché était soft... si on veut. Il me représentait de dos, queue de cheval courte, nuque dégagée... mais un dos entièrement nu, (ce qui n'était pas prévu et à l'époque considéré comme très osé) visage de profil, droit et net, (dans une des versions, la plus "vraie"), ou, autre version, (celle qu'il m'avait imposée) baissé, l'air d'être surprise par un voyeur, ce qui plus ou moins était le cas! (Inspiré sans doute de Degas.) Les deux photos étaient cote à cote, figurant un "gif" avant l'heure, un précurseur, le gus! Lorsqu'on passait dans la rue, ça.. enfin JE semblais m'animer ! Naïvement j'en donnai une à Lydie (signée SVP!) ... car généreux, (!) il m'en avait offert deux et non une seule.
Et, et c'est là où je voulais en venir, elle hurla de rage ! Me questionna sans fin. Où cela s'est-il passé ? Vous étiez seuls ? Il a fermé à clef ? Que t'a-t-il fait ? Touchée où? Montre moi exactement ! Est-il passé DEVANT ? Non ? Tu es sure ? A-t-il fait de même à d'autres ? A Mireille ? Ça ne m'étonne pas ! Sa mère est idiote etc etc... Et elle fonça à la boutique (à 20 km de notre village) et ... je ne vous dis pas la suite... (!) ; les clichés furent détruits devant nous (mais il devait y en avoir d'autres?)
Mais... et c'est là aussi où je voulais en venir ! J'en fus DÉSESPÉRÉE ! Plus que lui. Ma mère, par son puritanisme idiot voire sa méchanceté venait de briser ma carrière de top model... (Ah ! mon sublime profil !)... et à jamais ! pour m'obliger à faire des maths comme elle etc etc.. Je le lui reprochai souvent ensuite (avant d'avoir compris)... d'autant que celle de Mireille s'était au contraire montrée très fière de voir sa fille exposée rue d'A chez Z., le célèbre ''Hamilton'' (excusez l'anachronisme et sous mesure, car il n'existait pas alors, du moins pas comme photographe de très jeunes filles) d'Alès. Un must.
Certes ses propos étaient quasi insultants et contradictoires : ''Mais tu es une gourde ma fille ! Tu ne vois pas que ce salaud... enfin c'est évident non ? Il se sert de toi, de vous pour... attirer des types qui aiment les petites filles, les.. toutes jeunes, comme toi ... il doit avoir une clientèle de tordus, c'est sûr ! "... (faire de sa fille une gourde pour ensuite le lui reprocher... passons !) Mais elle avait raison. Pardon Lydie, 40 ans trop tard, pour t'avoir méjugée. En lisant Flavie, j'ai mesurété la pertinence de ta réaction et j'en suis fière.
Ici, on a l'inverse de son histoire en somme .. or, c'était 50 ans avant. Alors ? Ce que Lydie a immédiatement vu, et qui était évident, comment les parents des ''modèles'' de Hamilton, pas seulement ceux de Flavie ne l'ont ils pas pointé ? Ni même les gamines elles mêmes au départ ? Et là, il ne s'agissait pas de montrer son dos de profil en baissant la tête mais de viol !!
Dérive de la '' LIBERTÉ sexuelle'' conquise de si haute lutte : les droits des enfants et des femmes (ici, des enfants femmes !) ont régressé de manière vertigineuse ! Vers le viol, tout simplement. Ce qui était offusquant en 60 (et qui l'est de fait !) faire se dénuder partiellement une ado un peu naïve (qui ne s'exécute qu'après avoir pas mal hésité) mais sans la toucher, 30, 40 ans après est devenu la violer sans qu'elle n'ose protester... à peine est-ce offusquant ! On n'est pas des neuneus, on est libérées quoi ! Fovivravecsontemps!
L'article-retour de boucle, réponse à Solveig sur FB
Http://chantsphilo.blogspot.fr/2016/11/porter-plainte-le-cas-sara.html
j'ai été à 14 ou 15 ans très attirée par les photos de Hamilton, très à la mode à l'époque. Elles avaient quelque chose de sulfureux, de transgressif, et de très romantique qui me plaisait. Une amie avait suggéré que c'était clair qu'"il se passait quelque chose entre le photographe et les modèles" et j'avais trouvé qu'elle voyait le mal partout, qu'elle avait vraiment des idées perverses,. etc. Quelle horreur, ce mal partout était réellement partout, là, dans toutes ces photos, dans tous ces livres et tous ces posters que nous adulions à l'époque.
RépondreSupprimer... ça doit dépendre de l'âge qu'on avait à l'époque, moi j'ai, comme ton amie, senti que quelque chose n'allait pas et ai rejeté ces clichés. Tout comme j'ai fait un bond lors de la tentative (car je pense que c'en était une) du gugus de me toucher... ma mère ensuite m'a plus ou moins expliqué... mais paradoxalement mon amie Mireille qui elle aussi avait été approchée par notre DH d'Alès n'y voyait pas de mal... Enfin pas trop car pour elle les clichés devinrent (comme pour DH) de plus en plus plus érotiques et de moins en moins softs et elle finit par reconnaître que... ce qui m'inquiète est que les choses évoluent en pire pour nous.
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