vendredi 19 mai 2017

Les bonheuristes ! un fil sur FB



Contexte
Après les nominations sans ambiguïté par Macron de ses ministres dont voici le pedigree du premier, une cata annoncée certes (mais tout de même pas cuit à point... euh, pas à ce point ! ) on a, sur un fil pourtant initié par Marc, moi... les incontournables commentaires des ravis de la crèche, apparemment oublieux dur euh, du passé (je veux dire d'il y a 1 mois à 5 minutes seulement) style mais il n'a encore rien fait, pourquoi critiquer d'emblée? esprits chagrins zut alors...

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HL :- Oui ! C'est là où justement c'est désespérant, tous ces gens qui disent ''voyons voyons soyons un peu positifs à la fin ! Laissez lui une chance... on (qui ''on''?) en a marre de tous ces pessimistes qui sapent le moral a priori''... bla bla...
Mine de rien, c'est intéressant, on tient peut être là la clef du syndrome de Stockholm finalement, niché dans ce désir (au fond désespéré) d'OUBLI, cette affectation de ''découverte'' (clairement controuvée car tout de même ils savent lire !) et ces expressions dénuées de sens et directement tirées des publicités à l'américaine ''soyons positif''! Je crois que ça provient au départ d'un clip pour une eau minérale qui montrait des gens de toutes sortes dans un train, tristes... puis sauter et danser après en avoir bu... et la voix off qui disait ''avec Befoi, je mositive''. Euh... ! 'Je Positive'. C'est la première fois que je l'ai entendue mais ça a été repris ensuite dans le langage courant, et de plus en plus -il faut 'positiver'- alors que le mot ainsi dit, sans complément, n'existait pas en français.. parce qu'il n'a en fait AUCUN SENS.. repris au début de MANIÈRE IRONIQUE, et puis de plus en plus 'normale'. Et voilà comment on galvaude une langue. L'absence de prédicat ou de complément typique de l'anglais que nous avons sottement repris en français ôtant tout sens à la formule, POUR UNE PUB, EST PRODUCTIVE, donc VOLONTAIRE (il faut laisser le flou pour que le gogo puisse appliquer le verbe à n'importe quoi, surtout ne pas préciser,) tandis que pour la pensée, elle est destructive !

À nouveau, on peut faire la même observation, nous parlons de  l'américain traduit... ce qui a pour effet justement de nous faire tolérer, accepter l'inacceptable, soit en l'occultant carrément (ici il s'agit du lourd passé du gus), soit en le minimisant grotesquement (cf cette femme 'battue' atteinte du syndrome qui affirmait dans une interview avec sa psy que 'ça allait mieux, bcp mieux'... pour préciser ensuite à force de questions insistantes que 'bien sûr il la TAQUINAIT toujours UN PEU, mais sans gravité' .... les 'taquinades' s'avérant en fin de liste être de cruelles brimades voire des gifles 'seulement' !) C'est sans doute dans ce 'désir' de voir la vie en rose impulsé en nous par notre soumission (juste en adoptant ses formules de langage !) à l'idéologie publicitaire de marketing américaine que s'origine ce syndrome....  et cela explique qu'un certain nombre, parfois des travailleurs exploités ! ont élu un gus qui avait ouvertement montré et ACTÉ son désir d'aggraver leurs conditions de travail !  Parce qu'il fallait montrer qu'ils étaient POSITIFS, comme lui ('Il donne de l'espoir' -disait une femme sur le net- et c'est le seul ! de l'espoir enfin' ! Même processus : de l'espoir... sans complément ! Sur quoi ? La loi-travail ? Qui en parle encore!) Le langage flou et passe-partout de la pub sévit, parfois, même chez des 'intellos'. Souriez, dents blanches, positivez, celui-ci donne de l'espoir (il positive ... certes pour lui, on le comprend, les affaires vont super bien) ... positive, mais de l'espoir... sur quoi ? Comment? Son programme ? Oh zut! N'allez pas nous fatiguer à la fin avec vos pinaillages ! De L'ESPOIR ! POINT, SOYONS POSITIFS, GARDONS LE MORAL!

On a là à l'oeuvre la pensée 'magique' dont parle Lévy Brul appliquée dit-il aux religieux ou aux 'primitifs'... appliquée ici à la manipulation de masse et à l'exploitation... qui pointe droit vers le fascisme. (Hitler suivi de ses séides, fortement branché ésoterisme, croyait sincèrement pouvoir faire fondre la glace da's la campagne de Russie.)

X : - Ce qui me fatigue, ce sont tous ces contestataires blasés de tout qui râlent pour râler  parce que ça leur donne comme un pouvoir d'existence. Alors allez y .. défoulez vous, râlez tempêtez, jurez, critiquez.. et au bout du compte vous me direz ce que vous en avez retiré. Je préfère être une désespérante positive qu'une désespérante acariâtre et aigrie personnellement, n'en déplaise à certain(e)s. (Orthographe corrigée.)

Marc Viot : - Ben par exemple on en a retiré un partage de ressentis qui peut servir de base à une mise en commun de nos motivations en vue d'actions collectives pour résister à ce que les "bonheuristes" laissent s'implanter par abandon de leur avenir et par un manque d'nrj à combattre un système rapace destructeur.

H L : - Ah oui, j'oubliais ! L'obligation ou la forte 'recommandation' en pochoir d'être HEU-REUX par la stigmatisation des jamécontents zaigris, acariâtres etc. (Version machiste, ça donne en général 'mal baisées'.) Une formule me vient à l'esprit, au sujet des juifs : ''En Allemagne, en 40, les pessimistes partirent en Amérique, les optimistes, à Auzshwitz'' (je ne sais plus de qui c'est, peut-être Woody Allen).
Le BONHEURISME, pour reprendre la formule de Marc Viot, faisait partie du pack-fascisme-naissant, au point que, comme on peut lire dans ''Treblinka" (Jean-François Steiner) une jeune femme miraculeusement rescapée de l'un des massacres de masse (à l'arme à feu, dans la forêt) des juifs du ghetto embarqués au fur et à mesure soi disant pour des villages-paysans de l'Est où leur vie serait meilleure... retournée blessée dans le ghetto pour avertir les juifs, ne fut pas crue. Une déséquilibrée paranoïaque, Et, lorsque le médecin qui l'examinait trouva effectivement dans ses plaies des fourmis rouges DE LA FORÊT, le chef du ghetto lui recommanda de n'en rien dire... de peur d'une émeute (et ? d'aggraver les choses ?) Voire par impuissance, pour laisser aux juifs quelques jours de... répit, d'illusion, avant la fin ? Une fin moins pire ? Ou aussi par collaborationisme, comme en ont été accusés les chefs chargés de faire respecter l'ordre sous peine de représailles sanglantes, d'abord contre eux mêmes. Bonheuristes ou autruches me. 

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