lundi 9 janvier 2017

Fil sur FB suite ... Sur Jaqueline S

Suite de http://chantsphilo.blogspot.fr/2017/01/un-fil-sur-fb-les-feministres-airedales.html à  propos de Jacqueline Sauvage (ndlr, la femme qui a tué son mari alcoolique tabasseur -et ce depuis longtemps-, condamnée à 10 ans de prison, graciée à demi par Hollande et enfin libérée totalement sur son intervention). L'ennui est que l'affaire la dépasse et il semble que certain/nes en profitent pour régler des comptes avec celui qui aurait outrepassé ses prérogatives en allant à l'encontre d'une décision d'assise etc) .. du coup, on assiste de ça de là sur le net à un/des petits déchaînements contre elle... déchaînements qui paraissent en certains cas totalement controuvés. Bref, JC n'intéresse plus en elle-même, elle n'est que le prétexte à déverser une ire qui en fait cible Hollande et son abus de pouvoir.. Ça fait un peu ''ordre des médecins'' outré qu'un gugus, fût-il Président, pratique l'exercice illégal de la justicerie. Enfin, c'est l'impression qu'on a.

De certains on s'y attend. Pas d'autres qui affichent un militantisme féministe sans défaut. Sur un fil notamment sur lequel je tombe par hasard, le ton dont certains et certaines usent pour stigmatiser J.S est à la limite du supportable, navrant, à la fois maladroit (il me fonde à la défendre quand je ne l'avais jamais fait) et odieux, d'une indécente arrogance, je cite au hasard ''Elle n'a que deux neurones'' ou, presque pire, ''lavéka partir un point c'est tout''... ahurissant lorsque ces propos proviennent de gens qui se disent féministes voire spécialistes pro de la violence faite aux femmes (!) ...  des propos qui exsudent d'une telle incompréhension de culture voire de caste qu'ils confinent à la cruauté. Un false flag provoc? non, ça semble du vrai. J'envoie donc une réponse à un des tacleurs le plus abouti, pas forcément le pire mais celui qui semble le plus à l'aise littérairement et j'épargne les ''deux lignes = une faute'' (voir article plus ancien) ô paradoxe, qui sont parfois  les plus sévères quant au ''niveau'' soi disant déficient de J.S. Classique. (Ce sont les délinquants qui se montrent les plus sourcilleux pour défendre leur bien de supposés  voleurs.)

Et c'est la volée de bois attendue, pas grave... une petite troupe qui se donne du "mon" Gégé ou ''ma" Titoune'' enfin bref... me tombe dessus. (Entre temps, j'ai lu la réponse du lettré mis en cause qui au contraire m'envoie du ''chère Madame voire chère Madame Larrivé'' à tout bout de champs tel le responsanle-client d'intermarché lorsqu'on vient rendre un appareil défectueux.) Il se défend de ne pas être féministe etc.. Il semble que je ne sache pas tout sur JS (peut-être mais rien n'est dit de précis)... Et enfin je lis les autres posts, vite fait, ceux des pressés, de la piétaille. C'est ce que j'avais déjà pointé mais multiplié par 10. Image de la société contractée en une page FB, il y a comme d'hab les gens de bien cachés par des séides qui se lâchent, ou qu'on lâche, qui insultent, font des fautes, enfin, c'est le microcosme de la société. MAIS...

 C'est alors que tout revient. Oui, comme chez Proust mais ce n'est pas Combourg ni la madeleine. En force. Je revois tout en un éclair, tout. Et j'éclate. Envie de hurler, bande de cons, vous ne savez pas ce que c'est et vous osez la ramener, faire des leçons, gamin/es ignares avec vos cuculs ''ma titoune'' ou ''mon'' Fredo ! sombres crétins, ah oui, le relais n'est pas pris, que vont-ils devenir après nous, ces petits cons .. ça s'étouffe... 
Oui... Tout revient, même la saison est la même, il n'y a que la voiture qui a changé (et moi, quoique en ce moment et pour la journée je suis à L, en ce gris et glacial hiver d'horreur ,)

''Revient'' n'est pas le mot car ça ne m'a pas vraiment quittée, même si je n'en parle jamais. Mais le coup du lavéka et cette arrogance issues de "défenseur/es des femmes victimes de violences" ou qui se disent tels ! Ça ne passe pas. Faisons vite. Tant pis pour les fautes, la clarté même, je ne me relirai pas, pas plus que je ne puis relire dans "Noces" la mort de Karabash.

C'était l'hiver, il gelait au château, le parc était comme figé... je devais trouver mon passeport, urgent, je ne sentais même plus la douleur, cela viendra après, je fouillais, le lit, partout, il allait arriver, la terreur, je devais prendre pourtant le plus possible car je ne reviendrai pas, jamais, pourquoi n'avoir pas demandé à Frank de m'accompagner, peur d'aggraver encore les choses, ou à Goerdt ? Non, lui a du poids mais il aurait fallu m'expliquer, expliquer,  c'est crétin mais bon... Sa carrière ?   La mienne ? Non, c'était d'instinct, la honte... tant pis pour mes affaires, j'ai sauté dans la voiture, tout était sombre dans le parc, angoissant, silencieux, la neige avait fondu... par chance, elle a démarré au quart de tour, ce qui était rare, vite vite, ma terre promise pour l'instant... j'avais récupéré un peu d'argent malgré le blocage de notre compte, plus exactement du sien puisqu'il l'avait mis en son seul nom (bien que ce soit moi qui bosse), il n'y avait pas l'informatique à l'époque, la vie parfois tient à des détails infimes, un peu d'argent, un passeport, une cachette (merci à celles -des féministes flamandes- qui me l'ont offerte au péril de leur vie).. ... J'ai foncé, tourné, j'étais sauvée... Et ce fut l'horreur. ...

Dans l'allée étroite en pente assez raide, bordée d'arbres énormes, il avançait, un thriller, il se mit au milieu du chemin et me défiait, dans les phares je le voyais distinctement, mais lui ne me voyais pas, du moins je pense, cette fois, c'est moi qui avais l'avantage, j'étais protégée et en hauteur, ça descendait assez fort, son visage n'exprimait rien, c'était irréel, je l'ai toujours en tête, on aurait dit qu'il attendait, attendait quoi ? que je le tue ? il ne fallait pas le laisser s'approcher, à aucun prix, les portes de ma vieille bagnole ne fermaient pas à clef, c'était sans doute la mort*, il fallait me décider, c'était PROBABLEMENT lui ou moi. Probablement ! Sûr ?  Non mais presque... PRESQUE ! Ma vie se jouait sur un presque et un probablement ! il ne bougeait pas, semblait me dire ''tue moi si tu oses, je ne bougerai pas et je t'attends'' ou je vais te tuer comme promis...  je crois avoir hurlé ''dégage'', je n'en suis pas sûre,  j'ai lâché le frein, me déviant le plus possible en espérant qu'il aurait le réflexe de s'écarter, avait-il vu mon regard ? pas sûr. Deviné ma détermination ? Était-il toujours en crise ? Ça oui, ça se voyait mais jusqu'à quel point ? (Le viol sans doute, plus, comme on dit, ''actes de barbarie'' joli mot)... Je ne sais plus, j'ai fermé les yeux un instant peut-être puis j'ai vu une ombre sauter à gauche, dans ma terreur, j'ai cru que c'était sur moi (enfin, sur la voiture) et je me suis baissée ! mais il n'y eut aucun choc, il avait sans doute sauté au dernier moment dans les broussailles ? Mais il n'y avait pas de broussailles... En étais-je sûre ?  Non. Était -il blessé. L'avais-je touché ?  je n'en savais rien et je m'en foutais... J'ai foncé, foncé, foncé... Le soir j'étais à Amsterdam et le lendemain sur la table d'op. Et un jour après à Montpellier. Arrivée chez mes parents, je me suis endormie avec mes bottes. J'avais 21 ans. Ils m'ont fait sur le modèle costaud.

Alors oui, on peut tuer, c'est même évident lorsqu'on a subi ... alors non, ne dites JAMAIS YAKA ! J'ai eu bcp de chance et j'en suis consciente : qu'il soit sportif, en bonne forme (physique, oui !) et ait pu s'esquiver in extremis, d'être habile moi aussi et d'avoir réussi à me dévier à un poil près sans doute de son corps... (peut-être l'ai je heurté, je ne le saurai jamais), sinon je serais une criminelle, enfin selon la justice. Et comme JS, je ne me sentirais pas coupable. Du tout.

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En tout cas, merci aux gens de ce fil qui, même si ce n'était pas leur but, m'avez donné la force d'écrire, cela faisait ? 20 ans ? que je le voulais (et même "Secret de famille" par ailleurs hyper codé n'en fait pas mention !) Je vous l'ai dit : les victimes même anciennes ne sont pas sympathiques, le plus souvent. J'ai la chance moi de l'être, plus ou moins (sympathique) et de manier un peu le logos .. ce sera plus facile.  Mais j'imagine cette femme, JS, lisant ces propos vôtres (de certain/es) exsudant sans peut-être que vous n'en ayiez conscience d'un tel mépris ! ... ça doit aboutir en elle à la même colère mais multipliée par un facteur n, normal. Non, redite, les victimes ne sont pas sympathiques et si en général je fais exception (il faut dire que je l'ai été mais brièvement) là je ne le fais plus. En lisant certaines, tout est ressorti. MÉMOIRE TRAUMATIQUE IL PARAÎT. Et ne parlez pas SVP de "se reconstruire" (par un avocat...) ''chemin difficile mais qui vaut que'' tagada ...  Pour moi, c'est un chirurgien qu'il a fallu. Un as il est vrai.

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