vendredi 30 juin 2017

Histoire drôle d'un petit cancer de rien du tout

Bon, tout d'abord, merci de vos messages et de votre sollicitude, nouvelles succinctes du front cancer de la peau pas grave, juste un basocellulaire qui ne métastase pas. Après avoir drastiquement diminué, le machin est revenu (ms pas plus gros qu'avant et surtout plat et sans saigner) ms j'ai dq m craqué (cad cédé au professeur Querty au demeurant sympa écolo et tout et tout, pas vilain en plus, -son seul défaut est qu'il ne croit pas vraiment qu'on puisse vivre sans produit animaux, si si, 13 ans d'études.. enfin nobody is perfect- .. qui m'a envoyé à un autre Grand, Azerty, spé esthétique car j'avais trop attendu (6 ans) et il allait falloir couper profond juste sur la joue, il avait peur de d'abîmer).. de plus j'en avais marre de devoir éviter le soleil, chapeau, foulard, zut. (Je vis ds le Midi.) Et voilà. Ce fut fait ! Et bien fait.
Contrôle.
''Très bien, excellent, ça ne se verra presque pas, Azerty, c'est une star, il est au TOP!''...  ''Oui, sans doute... enfin, j'ai juste attrapé un staphylocoque ms mais il a guéri tout de suite* et c'est sûrement relié à mes conditions de vie''' .. Il rit de bon coeur. ''Tiens tiens, un staphylocoque ! ..'' Gênée, j'ajoute : ''Je vis ds des conditions un peu.. particulières''..  il rit encore et me met à l'aise : ''pour ça aussi, il est au top''. Un chic type, pas du genre à culpabiliser les patients pour sauver les fesses du job.

*Le truc a guéri après une petite torture (le professeur a exprimé le pus en appuyant de toutes ses forces sur les bords de la plaie... l'horreur mais juste après, j'ai senti la fièvre tomber, la douleur cesser bref .... revivre.) Le plus marrant est, lorsqu'ils m'ont vue arriver à la consult post opératoire, blême, avec une tête de cul (enflée d'un coté et tordue) il m'a dit : ''Mais pourquoi n'êtes-vous pas venue avant?''... Oh ms si j'étais venue l'avant veille mais une de 'ses' infirmières m'avait envoyée chier. ''Vous avez RV ?'' ... ''Non pas aujourd'hui''... ''Alors MÊME PAS JE REGARDE'' ... J'étais donc revenue le surlendemain après deux nuits horribles. Ce que je lui réponds en termes un peu édulcorés... Il est choqué (lui aussi est sympa en fait) : ''Mais QUI vous a refusée ?'' ... ''La petite jeune femme qui vient de sortir..''  ! Et comme dans une pièce, elle rentre. Bref, légère (très légère) admonestation d'icelle : ''Mais quand quelqu'un a une tête comme ça, tu me fais appeler !  Même s'il n'y a pas son nom sur le listing... ni de tampon..'' Pour finir, il m'ordonne un antibiotique. Je lui demande si c'est obligé. Oui. Sinon bref. Je vais crever. Mmmmm j'hésite. Finalement je décide que... peut être.. et me rends à la pharmacie  (entre temps j'ai dégonflé et presque figure humaine, sauf que ''MEMEPAJEREGARDE'' pour se venger m'a fait un pansement blanc qui prend la moitié de ma joue -je fais peur aux enfants- et mord sur le duvet vers les cheveux) et je tends bêtement mon ordonnance. Lorsqu'elle revient (c'est une remplaçante, la pharmacienne qui me connaît ne l'aurait sans doute pas fait) elle amène un véritable chargement. 20? boîtes ou davantage, et encore il en manque, plus divers autres trucs. Je fais un tri et ne garde que l'antibio. Rien à payer. OK.  Ms je dois revenir car il manque 3 boîtes. OK. Arrivée chez moi, tempête sous un crâne. Je louche sur le truc comme Hamlet devant son crâne. Prendra ou prendra pas? To be or not...?  Ma petite fille, enfin son image (une merveille comme jamais) me décide ''allons, tu le prends et tant pis pour la planète pour une fois, Dicette a besoin de toi sinon ils vont lui faire tous les vaccins du monde en croyant être des parents au top, il faut se battre, bref, j'avale un comprimé et dodo, épuisée tt de m par la torture. Je vais enfin pouvoir DOR MIR ! DOR MIR!

Oui ms pas longtemps. Lever en cata, ça bruine ds mon ventre à faire dresser les oreilles de mon poilu qui n'a jamais vu ça. Bref, j'ai passé ma nuit à popo. J'ai dû perdre un kilo ou plus. Plus question d'en reprendre, ça non. Je retourne, mais elle les a commandés (et je les ai payés, façon de dire, sur ma carte verte) me dit la préparatrice (adorable) bon... me voilà avec mes 3 boîtes en plus de Jechiaulit, ça fait une pile sur l'étagère que je regarde avec rancune. Je me dis que ça ne fait rien, je les rendrai. Il y a bien des gens qui en auront vraiment besoin, des constipés d'un mois, ça doit exister. Retour à l'hôpital comme prévu. Toujours MEMEPAJEREGARDE qui me jette des regards noirs. (Je la surprendrai, bien involontairement, j'avais oublié une revue, excellente  -rebelle santé-, en train de gloser contre moi, sans qu'elle se soit aperçue de ma présence derrière elle, malgré les visages emmerdés de ses collègues). Le jeune Patron est ravi-ravi que ça fait plaisir à voir ! "Bravo, plus rien !'' ... et, tourné vers ses suivant/es ''voyez, le Jetutout, c'est bigrement efficace ! Juste trois jours et...'' Je n'ose rien dire tant il est joyeux. La Cour, consciencieuse, note. Jetutout, excellent, bouffe un staphylo en 3 jours. ''Et continuez surtout!'' Oui... enfin.. un oui emmerdé, je dois avoir les oreilles écarlates -quand je mens, ca me le fait, ne le répétez pas- .. et ciao. Le lendemain, (car je dois revenir ts les jours ) j'ai décidé,  en aparté de le lui dire. Sinon je me rendrais peut être complice d'erreurs médicales ultérieures en série. J'attends le bon moment. Mais je ne peux le coincer qu'avec son interne, pas grave, il est bien, c'est un tout jeune, à la fois sympa qd on est seuls, et complètement différent qd il y a son patron, bizarre bizarre. ''Vous continuez bien le Jetutout n'est-ce pas ?'' ... euh... je n'en ai pas pris... enfin pas beaucoup.. ''Comment ça. Pas beaucoup ?'' .. ''Ben, un.. enfin deux -je mens ! -... '' ... ''Mais pourquoi?'' ... zut zut zut ... je ne vais pas lui dire que c'est pour la planète, 13 ans d'études, comment lutter ? Et puis il a eu ma belle gueule enfin mon ex belle gueule sous son bistouri et ne l'a pas trop abîmée, ça compte. Surtout pour l'avenir.. Je mens encore : ''c'est parce que ...'' je ressors la monumentale chiasse, bien que ce ne soit pas la raison et j'ajoute pour tout concilier ''peut être les deux comprimés ont- ils suffi?'' Il n'est pas contre l'idée, contrairement à ce que je craignais. ''Ms vs risquez une rechute ! Il FAUT les prendre.'' OK. Je termine sur une dernière flagornerie  (mais c'est vrai qd même) '' je pense que c'est VOUS qui m'avez guérie en m'exprimant le pus''... Soit. Mais quand même.

Arrivée chez moi, de nouveau tempête sous un crâne. Que faire ? Niet. Le lendemain à l'hôpital, ouf, il ne me demande plus rien, re ouf, ni le jour d'après et ô miracle, depuis la veille, MEMEPAJEREGARDE est remplacée par une jeune femme adorable, qui me met des pansements chair très chics, et pas sur le duvet ... du reste, voyant le truc, la veille  elle s'était naïvement exclamée ''mais qui vous a mis ça, c'est vous?'' Tout va bien. Du coup, chez moi, je prends mon courage à deux mains (j'attends d'être sûre que ce n'est pas la remplaçante, je regarde discrètement par la vitre) et je rapporte mes boîtes de Jetutout. Car la pharmacienne remplaçante aussi était une pro jetutout irrédente. Je pense alors en toute candeur qu'elles vont servir à quelqu'un, un super constipé sans assurance ni mutuelle par exemple que sais-je ? Et elle les prend. Et c'est là chûte : ''Je vais les donner à la destruction'' dit-elle ! ''Destruction ? 10 boîtes ? De ce prix ? Quasiment intactes ?'' ... Oui.  Elle est obligée. Ça pollue sinon, (en plus, mais au fond, c'est logique que ca foute aussi la chiasse aux poissons) donc il faut je ne sais quoi qui neutralise.. Du moins en partie. Bon, mais pourquoi pas les donner à quelqu'un puisque ce produit est une merveille ?  Ds le tiers monde, à MSF je ne sais pas ? Non, c'est interdit. Elle coupe court en me disant qu'il y aurait des heures de discussion là dessus, sur le gaspillage des médicaments et sort de l'officine vers une sorte de dépôt où doivent se trouver d'autres trésors à incinérer ! La question ne sera pas posée. Je pars écoeurée.

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