http://chantsphilo.blogspot.fr/2017/06/laffaire-villemin-en-4-images-un.html
http://www.thinesclaude.com/affaire-gregory---cinquieme-partie.php
Dans l'affaire Villemin, les acteurs semblent le paradigme d'une classe ouvrière acculturée à laquelle on a désappris ou dénié l'estime de soi, le savoir faire, le courage et l'élégance au profit d'un soi disant ''modernisme'' fantasmé et souvent mortifère... [exemple d'un autre paradigme, plus dramatique encore, les milliers de bébés africains morts de ce que leurs mères, circonvenues par les pubs à la clinique (modernisme, esthétisme, les femmes blanches donnent le biberon etc) n'ont pas voulu les allaiter, sans avoir de l'eau potable ni les moyens de stériliser d'où toxicoses et sous alimentation,]
... de la consommation copiée parfois de manière grotesque* (cf l'histoire du canapé en cuir qui aurait été un des déclencheurs du drame) etc...
Cela échappe à ceux qui ''se sentent très loin de ces préoccupations'', je cite une amie au sujet d'une pollution radio+ dans le Midi sur laquelle j'avais alerté... à quoi j'avais répondu ''tu ne respires donc plus ?''
C'est ça la question ! Il y aurait des sujets NOBLES ET DES SUJETS IGNOBLES. Principe encore de l'idéologie dominante qui LE DÉCIDE. Or tout est à prendre, parce que C'EST. Et rejeter un sujet comme ''indigne'' revient toujours à faire le jeu du plus fort, du plus injuste (par exemple on a longtemps considéré les sujets -qu'à présent nous appellerions ''droits des femmes- comme l'avortement, la contraception, l'excision, les mutilations sexuelles, la ménopause etc... comme un peu 'dégoûtants', ''ignobles'' et partant, econdaires, d'où l'extraordinaire stagnation voire recul de notre situation et la perdurance, l'inflation voire même l'initiation de soi disant 'coutumes' barbares et ostracistes dites à tort 'd'un autre âge' comme la burqua, l'excision etc...)
* exemple, une tapisserie ornée d'énormes fleurs criardes, dans une pièce de HLM, jure et hurle, alors que parfois elle n'est que la copie peu réussie d'une autre qui, dans une salle de château, est tout à fait à l'aise.
Une analyse marxisante féministe (enfin, puisqu'il faut un mot..) Boltanskienne peut être ? de l'affaire Villemin, paradigme donc d'une classe ouvrière acculturée à laquelle on a désappris ou dénié l'estime de soi, le savoir faire, le courage et l'élégance au profit d'un soi disant ''modernisme'' souvent mortifère [exemple d'un autre paradigme, plus dramatique encore, les milliers de bébés africains morts de ce que leurs mères, circonvenues par les pubs (modernisme, esthétisme, les blanches donnent le biberon etc) n'ont pas voulu les allaiter, sans avoir les moyens de stériliser l'eau d'où toxicoses et sous alimentation,] consommation, (l'histoire du canapé qui aurait été un des déclencheurs du drame ) etc... Evidemment cela échappe à ceux qui ''se sentent très loin de ces préoccupations'' je cite une amie au sujet d'une pollution radio+ dans le midi sur laquelle j'avais alerté... à quoi j'avais répondu ''tu ne respires donc plus ?'' C'est ça la question ! Il y a des sujets NOBLES ET DES SUJETS IGNOBLES. Or tout est à prendre, parce que C'EST et rejeter un sujet comme ''indigne'' revient toujours à faire le jeu de l'idéologie dominante, c'est à dire dire du plus fort, du plus injuste (par exemple on a longtemps considéré les sujets -qu'à présent nous appellerions ''droits des femmes- comme l'avortement, la contraception, l'excision, les mutilations sexuelles, la ménopause etc... comme un peu dégoûtants, ''ignobles'' et partant, econdaires, d'où l'extraordinaire stagnation voire recul de notre situation et la perdurance, l'inflation voire l'initiation de 'coutumes' barbares et ostracistes dites à tort 'd'un autre âge' comme la burqua, l'excision etc...)
Luc Boltanski, dans ''Prime éducation et morale de classe'' analyse les livres d'hygiène et de puériculture (ou d'éducation de jeunes enfants) sur 4 générations, ainsi que les livres scolaires de ''morale'' pour des enfants de milieux ouvriers (ET pour leurs instits), illustrés d'historiettes exemplaires et non réellement narratives, presque des textes de 'philo'. Certains de ces livres, dont un principal mettent en scène deux familles ouvrières : 1, les ''Gardette'' dont la maîtresse de maison, excellente, économe, propre à l'extrême, MODERNE en un mot, écoute c'est à dire obéit aux préceptes du médecin de ses enfants, et de l'instit.. une famille dont le mari travaille dur, ne se plaint pas, ne boit pas etc... (ne fait pas grève? Cela n'est pas dit mais sous entendu) ... dessinent ici l'image d'Épinal (mot mal choisi) d'une classe ouvrière dont les enfants, dûment éduqués, réussissent superbement (à devenir contremaître ? Cela n'est pas dit. Peut être?) une classe ouvrière en ''promotion'', en marche (!) le Modèle ... et 2 : une autre famille, mettons les Maccard, juste à coté, est au contraire en pleine décrépitude.... C'est celle d'une femme un peu légère, pas trop bosseuse, ''arriérée'' en un mot (elle use de plantes et dénigre le médecin, la SCIENCE, elle est donc idiote) qui ignore résolument le PROGRÈS, ne lange pas ses bébés* (!)... laisse traîner les plus grands au coron, sales, parfois insuffisamment couverts, omettant de les faire vacciner et même de consulter (et de suivre les prescriptions) ... un anti modèle archaïque, méprisable, vivant ''comme autrefois'' (et qui a bien mérité son sort) ... car du coup le mari évidemment boit, n'aimant pas rentrer dans un taudis immmonde et les enfants à leur tour, ignorants, vont mal finir...
*Il est remarquable que le fait de ne pas langer les bébés par exemple ait été tour à tour PRESCRIT PAR LA MÉDECINE (quiconque ne le faisant pas étant considérée comme une mauvaise mère hors la loi -la loi médicale immuable et éternelle s'entend- archaïque et marginale) puis PROSCRIT PAR CETTE MÊME MÉDECINE (quiconque le faisant encore étant considérée comme archaïque etc... Dans tous les cas, c'était la mère qui était dénigrée.
Le but de ces 'traités ' de 'puériculture ' ou de 'morale' foireux ? Diviser la classe ouvrière et la rendre PAR LES FEMMES soi disant valorisées mais en fait taclées, responsable de sa propre déréliction. Les faire se haïr jusqu'au mépris d'eux mêmes et à la mort. Jusqu'à'a l'oubli de leurs savoir faire inélégants. Une illustration ici, quasi paradigmatique, l'affaire Villemin.
Anne : --- Pitié Hélène, en son temps, Duras a lancé les chiens sur la mère. Ces pseudos analyse n'ont pas lieu d'être, Freud disait que la première interprétation est fausse. Nous ne savon rien et ces gens ont suffisamment été des objets de curiosité!
[Et vlan, le principe de l'airedale qui sonne chic, économise de la lecture, de la réflexion mais en donne l'impression, sous couvert d'éthique, parfois de religion, de sacré ou d'obscénité... et permet de se faire voir (mousser) à faible coût. ]
H : --- Pitié Marie Sof, la comparaison avec Duras est 1 insultante et 2 à prendre exactement à l'opposé, je dis bien exactement, je fais de cette ... 'chose' une analyse plus ou moins marxiste et féministe, que j'espère féconde et rationnelle, grâce et à partir d'un livre qui a changé ma vie et qui cependant a eu peu de succès, dommage, celui de Luc Boltanski ''Prime éducation et morale de classe ''.... Pitié (pour reprendre ta formule que je n'aime pas mais je suis pressée) Marie Sof qui n'a pas connu la misère intellectuelle en ces pays ... mettons minier (en fait, ce n'était pas ça dans les Cévennes, je vais trop vite ... mais parfois ça y ressemblait un peu) et qui accable les souffrants d'une abjecte condescendance en te pincant le nez. Permets moi, (qui ai été tirée de ces 'choses' par la chance d'avoir été privilégiée et ensuite par Boltanski ) de tenter d'en faire autant pour d'autres... Tu n'en as pas besoin ? OK passe et file, d'autres, si. (Encore ai-je eu beaucoup de chance d'avoir fait partie de l' 'élite' et d'avoir connu Mai 68 qui a mis tout ça à niveau.) Cette histoire est atroce à tout point de vue, femme, enfant, ouvriers, misère intellectuelle et affective, inceste, infanticide, (on en parle à peine du reste, ou juste au détour d'une anecdote, sans intérêt, puis on passe), déchirement de famille, de gens, une sotte haine déversée sur d'autres victimes et non sur les vrais coupables etc etc.. Oui, il y a une analyse à faire, Yves Robert l'a fait aussi, à sa manière, ds son livre. L'affaire Villemin, en 4 images, à partir de Boltanski.
H : --- C'est étrange mais en lisant Boltanski (point de vue féministe marxisant à une époque où ce n'était pas trop dans l'air) j'ai compris jusqu'où ce dénigrement des savoirs et savoir faire populaires et FEMININS (médicaux, -accaparés par la 'médecine MODERNE', ah ! moderne, le maître mot !-, la puériculture, -idem-, et d'éducation en général -le livre qu'il analyse était aussi destinés aux maîtres d'école, en premier- ..) pouvait aller. (En réalité c'est une acculturation des gens du peuple, incapacitante et poignante, parfois dramatique, dans le tiers monde par exemple, lorsque des pubs découragent les mères d'allaiter alors qu'elles n'ont rien pour stériliser l'eau, cf ''Nestlé contre les bébés'', -cela a causé des milliers de morts de bébés africains -) N'oublions pas que les instits de campagne étaient eux-mêmes recrutés en milieu rural et ouvrier et transmettaient en bons soldats cette idéologie pourtant mortifère (en général, car je ne nie pas qu'il y ait eu quelque intérêt parfois à ce scientisme moderniste misogyne et culturaliste méprisant servi en beignet frit à la classe ouvrière à tous les repas.) Une anecdote, Lydie me pardonnera, son sens pédagogique outrepassant son ego pourtant bien dimensionné maman! Je suis ds une maison de campagne relativement inconfortable, pas trop loin de chez elle, avec mes 2 enfants. C'est l'hiver, je dois mettre en route la cuisinière en revenant du lycée. Les enfants attendent, il fait froid, la cuisinière est éteinte depuis le matin je pense. Je n'y parviens pas. Ça fumé, c'est chiant. Lydie est exceptionnellement venue nous voir et m'observe du coin de l'oeil SANS FAIRE UN GESTE POUR M'AIDER, ce qui n'est pas ds ses habitudes. Je lui demande piteusement de ... je ne me souviens plus exactement, de l'aide en tout cas ! Elle s'exclame un peu sec qu'elle NE SAIT PAS. OK. Arrive Madame G. une voisine assez éloignée (l'habitat est dispersé au Serre) mère de 15 enfants! (oui, mes amies, comme chez les Villemin, ce genre de famille existait encore en 79, plus rarement cependant, dans les Cévennes) qui en un e seconde prend l'affaire en mains en rigolant et s'attaque à démarrer le feu ouf... vive, efficace, super... ça commence à ronfler... mais pas trop fort, elle insiste, bourre, étonnée. '' MAIS IL FAUT DEGRILLER PAR LE BAS VOYONS !'' s'exclame alors Lydie sur le ton d'une prof parlant à une élève pas trop douée. ''Ah oui, je n'avais pas vu que c'était un vieux Chaffeautot,'' répond Madame G, qui dégrille aussitôt et une seconde après le poêle part et nous chauffe doucement, ouf. Je m'étonne. ''MAIS TU SAIS DONC ?'' Et là pour la première fois j'ai vu Lydie, pourtant prompte à la réponse, se troubler. Je n'ai pas insisté, supposant qu'elle avait voulu m'embêter (moi, peut-être mais mes enfants, non, ce n'était pas possible.) J'ai compris ensuite grâce à Boltanski (ça et d'autres choses, notamment soigner les chevaux.) En elle, l'archétype inculqué culturellement se heurtait à la pratique, au savoir faire efficace et en le cas salvateur. Elle SAVAIT mais avait oublié qu'elle savait. (Moderne, quoi ! On a l'électricité à la fin... et on jette le bois mort en abondance sur le terrain. Moderne vous dis-je..) C'est ça, l'acculturation, le résultat du mépris du peuple par lui même inculqué par ceux qui y ont intérêt. On le retrouve tout le long de l'affaire Villemin mais en pire (par défaut de culture -au sens classique d'instruction améliorée- ce qui n'est pas le cas ds les Cévennes plus 'cultivées', donc malgré tout plus résistantes.) Pardon Lydie de cette trahison, elle était pédagogiquement indispensable.
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