vendredi 23 juin 2017
Pourquoi nous risquons de perdre contre l'intégrisme
Petite pensée matinale ou pourquoi cette évolution assez dramatique de 'nos' cultures et leur dévoiement impressionnant. Contexte, une internaute, une jeune femme, sans doute travailleuse sociale, intéressante +++ .... ici, se réjouit qu'après avoir refusé une fois, (c'est le ramdam! Et elle est une femme !) un jeune musulman lui serre la main et même avec un sourire. Une victoire saluée par quelques un/es. (!)
Je proteste. Belle victoire qui a tout à fait l'allure d'une dramatique défaite.
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Parenthèse. Ceci résonne en fait comme la suite et l'illustration de l'article que voici.
''Le pendule oscillant. J'ai connu une époque (guerre d'Algérie) où le seul mot ''arabe'' semblait obscène, une insulte, tant le racisme était prégnant. On disait alors pour l'éviter ''français originaire d'Algerie'' ou ''français musulman originaire etc...'' ... période où presque TOUS les journaux étaient à l'affût du moindre manquement, de la plus subtile incivilité et évidemment si possible de ''mieux'' (le viol se portait assez bien) du fait d'a-ra-bes. (Si ce n'etait pas le cas, ça n'interessait personne. ) Là on y allait franco, un ''arabe'', c'était clair, net,,, d'ailleurs, lors que par hasard (c'était à Marseille) on faisait allusion devant des policiers (ou autres) à un acte de délinquance à notre encontre, la première question qui était posée était ''c'est un arabe ?'' et dans le cas contraire, la déception était évidente. Odieux, oui. Ça, plus les révélations sur la torture, etc... c'est une période dont 'nous' avons à juste titre, honte, même si on était tout gamin alors. Vient à présent, après une période de 'normalité ' assez brève, le retour du pendule, aussi injuste. Lorsque (je crois me souvenir que ce fut le cas de la seule victime rescapée de Guy Georges) vous êtes interrogé/e sur un acte de délinquance que vous avez subi, les policiers insistent... et si vous hésitez.... ''il était un peu... méditerranéen... très mat, avec les cheveux frisés' ils vous mettent à l'aise, vous demandent carrément, fort aimables : ''N'hésitez pas, dites le, un arabe ? Un Noir ? Il faut le dire" ... et le fait est qu'on hésite ! (C'est trop facile, ils en bavent déjà assez, on ne va pas en plus... et puis on aura l'air de quoi ? Agressée par un arabe... etc... on va nourrir le racisme etc) ça s'appelle le déni, la conscience malheureuse et c'est aussi une forme de racisme : on ne traite pas un groupe social et ou ethnique comme un autre, comme ''nous'', on lui autorise toutes sortes de ''dérives''... et ceux qui paient le prix fort au sein de ce groupe ''autorisé'', ''paternalisé'' sont les femmes, les enfants et les animaux. CAR CE N'EST PAS PARCE QUE NOUS AVIONS TORT QU'ILS AVAIENT RAISON. Mais nous aimons le simple, il y a les bons, les mauvais.... Et aussi on raisonne en banquiers des valeurs : tel groupe a cotisé, (la colonisation ) il a comme un 'avoir' bancaire, on ne va pas l'emmerder avec des futilités comme l'excision, la charia, la barbarie machiste. Et croyez moi, au sein de ces groupes, certains (ceux d'un haut) savent très bien utiliser cet 'avoir bancaire' pour se livrer impunément à leur passion mortifère vis à vis de ceux d'en bas, femmes, animaux, au prétexte de la religion etc... Et c'est ainsi qu'on a à présent le voile partout.''
Pour mon ego, bien malmené en ce moment, je cite Nicolas. ''C'est très fin cette analyse. Elle pointe le caractère social de la genèse du racisme. On y échappe pas comme ça. Et l'anti-racisme lui-même devient vite le vecteur des pires régressions. Non, Hélène est une grande observatrice et analyste.'' Merci !
Fin de la parenthèse
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HL -- Oh mes ami/es ! sans doute parce que je suis vieille et fatiguée, aigrie peut être ? mais sonner le rassemblement parce qu'un honnard azerty (ou querty) a daigné serrer la main à quelqu'une de ni azerty ni querty et en plus avec vagin (à une éducatrice forcement plus âgée, sans doute dévouée corps et âme à son job, et évidemment plus instruite, oui, j'ose, que lui)... à qui il avait précédemment FAIT L'AFFRONT de refuser*, où va-t-on ? ! C'est avec de telles postures qu'on entérine 'notre' infériorité : 1 comme femme et 2 : comme non azerty ni querty ! OK il t'a serré la main. Point. Peut-être tout simplement parce qu'il avait besoin de toi, oui je suis cynique, qu'il a réalisé que le pouvoir malgré tout c'était toi, (ou le serrage de mains) peut être sincère aussi certes ! ms j'ai comme un doute. MOI JE LA LUI AURAIS REFUSÉE (à moins d'excuses préalables, ce que je ne crois pas qu'il ait fait.) Citant de mémoire Rabaud Saint -Étienne après l'édit de ''tolérance'' arraché au roi après la guerre où il fut vaincu par les camisards : ''JE NE TOLÈRE PAS D'ÊTRE TOLÉRÉ'' ! Ne te fais aucune illusion: il te tolère, c'est à dire que tu représentes pour lui une gigantesque non valeur avec laquelle il est contraint de composer mais à la première occasion, te le fera bien voir, enfin je pense, que ce n'était qu'obligation détestable . On m'a fait le coup autrefois, il ne s'agissait pas de quercy mais d'azerty (mais on doit trouver ça dans toutes les religions) et il s'agissait de ma belle mère, après la naissance de mon fils, (en bon état et donc avec quéquette parce que sans, aucun intérêt , ni écrit ni déplacé pour ma fille pendant ? Plus d'un mois). Phrases historiques : ''Mais maintenant on vous tolère, voyons, Hélène'' (sous entendu ne faites pas d'histoires pour rien) à quoi j'ai répondu du tac au tac la phrase de Saint Étienne sans savoir à l'époque que je le plagiais à peu près. ''Moi, je ne tolère pas quelqu'un qui me tolère.''
*Renverse les termes du rapport: que se serait-il passé si c'était TOI qui avais refusé sa main car impur ? Mmmmm ?
MS : -- tu t'enflammes meuf : 1) je ne suis pas son éducatrice dc il n'a pas besoin de moi.
2) il vient à peine d'arriver et on lui a mis dans le crâne toute sa vie que serrer la main à une femme pendant le ramadan c'est mal.
3) il a été capable de changer.
4) on est en train de parler d'un adolescent, donc d'un petit cerveau en formation.
5) quand tu es dans une posture éducative, tu ne réponds pas la même chose que quand tu es dans la rue parce que tu vas être amenée à revoir la personne et à travailler sur la longueur.
H L : -- Je ne suis pas 'meuf' et il est révélateur et hélas classique que tu emploies ici TOUT D'UN COUP le vocabulaire de tes ... ''clients'' (au sens latin du terme) alors que c'est l'inverse, (en principe requis), qui eût été normal. Tu es passée, l'as-tu perçu ? d'un type de langage à un autre, opposé et pas meilleur. Tu ne sais pas s'il a changé, mais toi, si : de l'oblation quasi mystique (de surcroît communicative) au vocabulaire et indirectement la posture des loubards sexistes... contre une f (une femme ! 'amie') devenue implicitement plus ou moins 'ennemie' (moi). (Hé meuf, etc..) Dommage. A Vitry, où j'ai enseigné 3 ans, (lire Verdun) on voyait ça tout le temps. Le pb est qu'à force de fréquenter, mettons, pour les flics, des délinquants ; pour les profs de Jean Macé*, des loubards violents voire hyper violents ; pour les gardiens de prison, des détenus parfois criminels.... bref, à force de baigner dans ce milieu à temps plein, surtout s'ils sont en petit nombre, (je parle des interfaces coté socialité, par exemple les éducateurs) et il semble que ce soit de plus en plus le cas avec les restrictions, il va se créer comme on le voit très nettement ici, une sorte d'umwelt osmotique paradoxal, (ça, OK) mais avec en plus une inversion des modèles, et ça c'est catastrophique : l'interface ''anti social'' (mettons raciste, sexiste, fanatique voire violent) va prendre le pas sur l'éducateur ou trice censée l'éclairer et le tirer vers lui. On aura alors, subrepticement éclose chez elle une sorte de fascination malvenue et à contre sens vis à vis de son client. Surtout si le rapport des sexes lui est défavorable (femme /homme). Pourquoi ? Parce l'empathie qui joue à un seul sens (l'éducateur ou trice a CHOISI ce travail, d'être là, ce n'est pas sans signification ; le client, souvent, non, ou par la force des choses, donc il le ou la subit, souvent moyennant un petit -ou gros- bénéfice, un permis de séjour, un avis favorable pour un travail ou un dossier d'études, le livret bac, une bourse ou, en collège, c'est le plus classique, simplement les prestations sociales) ... la rage éventuellement peut alors couver en celui qui a parfois l'impression d'avoir été forcé à vendre son âme au diable, (associée à une amabilité de surface, situation malsaine) ... cette empathie donc va presque toujours jouer CONTRELE BUT REQUIS ET EN FAVEUR DE CELUI COMBATTU. Pourquoi ? C'est facile à comprendre. Les jeunes fanatisés par un bourrage de crâne au long cours, ou disons le fanatisme en général GAGNENT TOUJOURS, parce que le système en un sens s'auto détruit et pas pour un autre meilleur !
Je crois que c'est Patrick Altman qui observait qu'un jour, au cours d'une soirée, il avait vu avec stupéfaction des potes fervents +++++ limite intégristes ou quasi se précipiter ... vers des sodas, en ppe interdits (pas cachères) ! Quoi ? Il s'est approché : ils avaient été transformés, et étaient bel et bien cachères, certifiés par le rabinat. Le fabricant, avisé, en bon commercial, était parti du principe évident qu'un laïque ou un juif 'laïcisé'', 'tolérant' comme on dit, boiraient DE TOUTES MANIÈRES DES SODAS CACHÈRES, MAIS PAS L'INVERSE, donc pour le business, pour gagner des marchés, il fallait se reconvertir : l'intolérance gagne toujours, presque PAR PRINCIPE.
Ce qui signifie clairement qu'il faut aussi la pratiquer, (appelons la 'fermeté',) et que s'extasier d'une si minime 'victoire' (et peut être si formelle) est en fait une dramatique 'défaite', le signe de cette parfaite inversion des modèles. (Poussé à l'extrême, dans des groupes de soutien-femmes victimes de violences dites conjugales, on voyait parfois -du moins autrefois- des victimes se réjouir de ne plus avoir été frappées depuis un moment ou beaucoup moins.)
Vous avez remarqué ? Dans un groupe même peu nombreux, on s'aligne presque toujours sur le plus con. Ou le plus malvenu.
De même voit-on des flics (cf ma vidéo 'porter plainte') adopter des postures, des attitudes, des formules des délinquants qu'ils sont censés interroger, détecter, déférer ensuite et contribuer à changer. Car la force finalement, c'est eux, les délinquants pensent-ils, et ce n'est pas faux. La sympathie obligatoire qui doit être suscitée chez le mis en cause par le flic qui veut des aveux, au cours d'interrogatoires de plus en plus longs, intimes, intenses, séducteurs, calculés, avec récompenses .. (exemple le flic qui a 'eu' Patrice Allègre) tourne parfois au réel, quel que soit l'horreur du crime. Cf Sartre, 'entre jouer et ressentir, la ligne est mince'... et n'est pas comédien qui veut ! Idem avec les matons, comme le montre une histoire récente (Valérie Subra, qui a circonvenu une gardienne qui pour elle a tout perdu, travail, enfants etc..) Il faut tenir un cap certes difficile pour que les choses soient à l'évidence ce qu'elles doivent être, par ... les postures, didascalies ... Gênant ? Oui, mais pour une fois que le rapport de pouvoir institutionnalisé (que je ne nie pas) joue en faveur de l'éthique, ne le corrodons pas! Quel gâchis !
*Le lycée est célèbre.
MS : --- Hélène Larrivé ah je sais pas ce que tu crois mais "meuf" c'est MON langage. coucou 2017
HL : --- Alors il change selon les moments car je t'ai connue autre, coucou 2016. Le terme est péjoratif et il est dommage de le voir utilisé par une femme contre une autre avec laquelle il n'y avait jamais eu de pb jusqu'alors. QUI a refusé de te serrer la main ? moi ? Non, celui que tu défends contre moi, ('meuh' pardon 'meuf') ... cela ne fait qu'illustrer mon propos.... Oui je sais il y a celui de ''nègre'' mais n'est pas Fanon qui veut et nous n'avons pas encore notre Carmichael ou Fanon pour pouvoir employer sans ambiguïté des termes comme 'meufs'.
MS : -- On comprend rien Madame.
HL : -- Bon, alors je vais simplifier, évidemment ça va perdre en nuances et élégance mais gagner en concision. On te pisse dessus, tu dis césakultur, on ne te pisse plus dessus, tu dis 'victoire ! il a compris' ... il te sourit en plus et là, c'est le nirvana. Bon, suppose maintenant qu'on ne t'ai JAMAIS pissé dessus, si si ça se peut. C'est même ce qui est normal. Voilà. Tu vois l'erreur ?
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