mardi 6 juin 2017

La saga, toujours... et ça empire !


Suite de : http://chantsphilo.blogspot.fr/2017/06/le-journal-dune-ratee-en-5-videos.html

Porter plainte, dernier non, pas dernier!  5ième épisode, le pire en un sens (ms marrant qd m).... sauf qu'en revenant du commissariat,  je sentais que je developpais subrepticement un syndrome de Stockholm !! C'est à dire que quand tout tombe autour de vous, quand vous êtes (ou vous vous croyez) black boulée de partout,  que vous reste-il si ce n'est celui ou celle qui vous a conduit à cette extrémité  ?

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 Les faits, pris à chaud hier et un peu corrigés ce ''matin'', question écriture seule. 
J'arrive au Commissariat qui m'a été indiqué (celui du 15 ième, rue de Vaugirard) par le médecin 'victimologue' spécialiste des violences psychologiques, économiques .. (son analyse est intéressante qui fait de celles-ci, sous jacentes, les prémisses systématiques de  toutes celles là*) ... qui m'a quand même  black boulée pour cause de pauvreté (il m'a annoncé tout de go, qu'il ne ''prend'' ni CMU, ni carte vitale* et pratique un dépassement d'honoraires qui sans nul doute le met hors de portée de ma bourse.)
* afin d'être payé tout de suite ( avec la carte il y a un délai, si bien que, dit-il, "maintenant il y a peu de médecins qui la prennent"! Je l'ignorais, ne consultant presque jamais.)
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 6 heures. Une file extérieure très longue, visible dès qu'on passe la courbe de la rue, j'espère qu'elle ne se prolonge pas dedans (si, mais moindre) .. de 30 ? personnes environ. Pourvu que certaines soient en groupe.  Un tout jeune flic devant la porte, un adolescent dirait-on, armé jusqu'aux dents. Il tente de me décourager : "allez ailleurs, vous risquez d'en avoir pour jusqu'à ? 2 heures du matin, on a plein de gardes à vue, ils sont prioritaires"... (Ah oui ? Pourquoi?) Les autres confirment.  Je refuse.  ''Ça ne fait rien, je viens de loin.'' 
La file avance lentement (il faut qu'une personne sorte pour qu'une autre rentre.) Les flics fouillent chacun à l'entrée. Que des mecs à ce moment .

*Autrement dit on commence par priver, insécuriser, affamer quelqu'un, et ensuite  on peut le maltraiter davantage car il est affaibli.

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Arrive mon tour, le jeune tout frêle, sympa, type indien, me fouille, sans insister, et je rentre. Dedans, il y a encore de l'attente : ''Je ne sais pas jusqu'à quand'' réitère un autre flic de la porte, un grand baraqué sympa lui aussi mais qui semble dépassé. ''Ça m'est égal. Je veux bien attendre, jusqu'à ? ''... ''Trois heures ?'' me dit-il, je confirme, oui, 3 heures, ça ne fait rien....

 Puis, devant cette perspective de veillée aux armes, je lui demande si j'ai le temps d'aller prendre un café du coup ? Oui, sans problème. J'insiste : mais je n'aurai pas la queue à refaire ? Non non, bien sûr que non. J'ai tout de même un doute. Et si vous partez.. ? Vous serez là ? Oui, jusqu'à ... 10 ? heures... Soit, j'y vais, j'ai fait 12 km (?) pour venir, 1 heure et demi, je suis fatiguée, j'ai besoin d'un remontant. Il en convient. Erreur fatale. 
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Car lorsque je reviens, ce sont d'autres flics qui sont devant la porteporte et le ton est tout autre aussi : ''C'est fermé'' me dit l'un d'eux. Quoi? ''FER-MÉ !'' La trentaine, plutôt grand, mince, des dents impeccables, élégant, cheveux courts, raides, brun, un air vaguement de bon élève un peu lèche botte, arrogant soft, il semble mener la bande hard, tandis qu'un autre, plus petit, tente au contraire de discuter (mais comme il me coupe tout le temps, lui ou l'autre, il ne comprend rien et de fait je parais incohérente.) J'insiste : mais votre collègue m'avait dit que... 
Non, c'est FERMÉ reprend l'autre en boucle. ''Mais en ce ce cas pourquoi dites-vous aux gens qu'ils peuvent partir et revenir?'' Il n'écoute même pas. C'est fer-mé on vous dit ! Revenez demain. 
(... "Ou allez dans le 14 ième, c'est encore ouvert chez eux" a le temps de me glisser le seul à ce moment là qui semble réellement navré pour moi et désireux de trouver une solution, un jeune moins grand que l'autre, au visage carré, doux, harmonieux, brun, aux yeux foncés.) L'autre me ferme la porte au nez...  après m'avoir demandé de me pousser (comme pour laisser passer quelqu'un !) Il s'en va, fier de son coup. Mais ils sont nombreux derrière la vitre.
 Je proteste, très fort (limite hurlé car la porte semble insonorisée) et de la rue on m'entend sans doute : ''MAIS VOUS VOUS FICHEZ DE MOI, DE NOUS ! vous avez fait exprès de me laisser partir sachant qu'à mon retour vous me vireriez, cela fera toujours ça de moins à traiter !'' 
La scène est comique car, armés jusqu'aux dents pour certains, ils sont entassés derrière la verrière tandis que moi dehors je gesticule et crie ... un zoo.

Du coup le premier(belles dents) revient et ouvre... à demi. S'enquiert (ce qu'il aurait dû faire depuis le début?) : mais c'est pour quoi votre plainte à la fin ?'' Je l'ai déjà dit mais baste... maintenant parler à ce personnage, en criant, devant une petite foule (car mes cris ont attiré des policiers, tous très jeunes, qui sortent de partout comme des fourmis d'une  fourmilière ébouillantée...) non.
Je le lui dis. Une très jeune femme, brune, jolie, aux formes épanouies, cheveux noirs frisés abondants, me réitère alors la question, mais sur un autre ton, genre ''je veux juste comprendre''. Je lui réponds que je veux bien lui parler mais pas devant ces mecs sur le pas de la porte qui ricanent. [PARCE QUE, J'OUBLIAIS LE PLUS IMPORTANT, LORSQUE J'AI PU BRIÈVEMENT M'EXPLIQUER (1 MINUTE, ILS NE M'ONT PAS ACCORDÉ PLUS je pense) LE JEUNE répéteur de ''c'est fermé'' en boucle, (belles dents,) lui aussi s'est marré et, EXACTEMENT COMME L'AUTRE À VANVES-MALAKOFF, EST PARTI AU FOND DE LA PIÈCE POUR POUVOIR RIRE PLUS À SON AISE.  APPAREMMENT VIVRE AVEC ZÉRO DEGRÉS EST D'UN COMIQUE FLIQUESQUE IRRÉPRESSIBLE.] Elle sort, je lui résume en quelques mots, puis elle rentre mais cela ne donne rien, visiblement ils n'ont pas envie de la questionner, elle a sans doute peu d'importance ? Une autre semble en avoir davantage ou du moins le vouloir. C'est une petite maigre, au visage souffreteux, un peu chafouin, triangulaire, pommettes saillantes, aux cheveux tirés, clairs et au teint brouillé. (Tout à l'heure, elle me donnera un coup de pied en passant.)

 Sort alors une très haute baraque genre ''on va voir ce qu'on va voir'', qui me hurle dessus, à me toucher. (Entre temps, avancée notable, ''céfermé-céfermé" a reconnu que son collègue avait fait une erreur en me permettant de sortir, ignorant qu'on ne me laisserait pas revenir bien que j'aie fait 1 heure de queue et 12 km. Question, dois je payer pour l'erreur?). 
Mais l'armoire sans glace ''onvavoir cekonvavoir'' n'en a cure. ''VOUS DÉGAGEZ ! OU MOI JE VOUS DÉGAGE!'' Je me marre presque. ''J'AI LE DROIT D'ÊTRE ICI ET PUISQUE VOUS ME DITES DE REVENIR DEMAIN, COMME JE SUIS TROP CREVÉE, EH BIEN J'ATTENDRAI ICI.'' Là  il fond les plombs : ''Et bien, on va vous mettre en garde à vue!'' 
Burlesque ! ''C'est une idée''. Mais il ne rit pas, s'approche de moi, me saisit par le devant (parka ou écharpe) et me pousse sur les barrières. Là, je HURLE.
CETTE FOIS, ÇA Y EST, JE SUIS MOI AUSSI À BOUT, TOUT RESSURGIT D'UN COUP, LES GUS DE VANVES-MALAKOFF, leurs rires, celui d'ici, son rire également, la grosse baraque qui se saisit de moi ou le tente, les violences subies causes de tout et cet engrenage qui les accroît encore... alors que je m'étais targuée de faire enfin ce qu'il fallait, bravement, ce qu'on m'avait dit de faire en somme, pour qu'elles cessent et soient reconnues... RIEN ! Je hurle : 
NE ME TOUCHEZ PAS, VOUS ENTENDEZ, NE ME TOUCHEZ PAS !... 
Ma résistance plus forte je pense qu'il n'avait imaginé (?) ou/et mes cris le font s'arrêter, à moins que ce ne soit sa peur d'abîmer une voiture. Car il m'a poussée contre les barrières et je les ai entraînées avec moi, sans toutefois tomber. ''Les voitures ! '' crie-t-il, apparemment, du coup, dégrisé. Il a reculé, me fiche la paix... et soudain j'ai un malaise, vague. Je m'assied au sol, dos au mur. Contre le Commissariat. Chance, il ne pleut plus... 

La grosse baraque, le premier de la classe, céfermé, et un certain nombre que je n'identifie pas (je vois mal) sont tout près de moi (je me suis rencognée dans un renfoncement je crois, minuscule ? de coté pour me protéger et ? ne pas gêner le passage et à cet endroit le trottoir est très large). ''DÉGAGEZ !''  et ça recommence. Cette fois, je ne sais plus trop, d'instinct  j'appelle le 17 et je m'explique. Auparavant,  la grosse baraque était revenue me menacer (DÉGAGEZ ou c'est moi qui vous dégage) et un autre, ou lui ? me voyant prendre mon téléphone, m'avait dit en rigolant ''faites le 115... ou le 17, ça marche aussi!'' 

N'empêche, c'est magique !  dès que j'ai le 17 en ligne, ILS S'ÉCARTENT ET FILENT À LA NICHE, sous le parvis. ÇA REPOSE. Mais le brave type au téléphone a du mal à saisir... ''Mais allez au Commissariat!'... me dit-il, cosmiquement.  ''Mais j'y suis... enfin juste devant... et c'est eux qui me menacent, enfin un ou deux d'entre eux... qui m'a précipitée sur les barrières... non, je n'ai pas besoin des pompiers, merci, je n'ai rien... je suis juste épuisée et j'ai besoin de me reposer... et de seulement porter plainte. '' 
C'est curieux, je sens littéralement comme  un soupir de soulagement autour de moi. Après tout, l'un a  bousculé une femme de 69 ans qui certes n'est pas tombée (mais c'est surtout grâce à son entraînement sportif)et  qui a eu un malaise juste après et l'autre s'est écroulé de rire.. devant cet hilarant spectacle (Hé grand mère rentre chez toi''... il est beau ton chien'')... Je finis par raccrocher... (il y a sûrement des urgences plus graves que celle-là)  ..  et je ne me suis pas trompée ! aussitôt en revoilà d'autres (mais plus les deux de l'acte 1et 2) même propos, mais plus soft ("vous gênez le passage'') ! d'une hypocrisie inénarrable, je ferai des photos demain ! Tout semble se calmer, je récupère un peu, lorsque je vois surgir une des femmes flics, celle dont je parlais au début.  Elle se plante devant moi. ''Vous avez déjà pris des gaz ?'' Je ne comprends pas. Limonade ? Non, je n'aime pas ça  Croit-elle que je me drogue ? (En fait, elle me menace ni plus ni moins de me gazer! Mais comme je n'ai pas compris, ça tombe à l'eau.) Cependant, alors que je fais face à nouveau à quelques flics, mais plutôt calmes ceux-là, et même amènes plus tard  (ou est -ce le 17 qui les a calmés ?) SOUDAIN JE REÇOIS UN COUP DE PIED imprévu et je la vois qui file avec l'autre en criant ''vous êtes au milieu du passage''! (En fait elle a fait un détour pour venir me frapper -sans gravité aucune-). Je vois alors l'autre, celle à qui j'avais parlé à sa demande, qui se retourne et me regarde, visiblement gênée. 
Cette fois, raz le bol, je rappelle le 17 et n'édulcore plus, plus du tout, la longanimité ne paie pas, oui j'ai été frappée, oui, insultée de fait, oui, manipulée etc... Ils me font attendre.. longuement  et soudain j'ai... une policière du Commissariat lui même ! (Commissaire? je l'ignore) qui m'écoute normalement (je lui précise sans rire que je suis venue sur recommandation de Centre Flora Tristan et du docteur B... ayant été éconduite à Malakoff...- mais finalement ça se vaut-) ... elle descend me parler. Normalement. Les autres (ce ne sont plus les memes et ceux-là sont 'normaux',  les premiers sont évanouis ou presque)... prennent ma carte d'identité. A partir de ce moment là ils seront normaux.
 Je suis rentrée à pied jusqu'à la porte de Vanves, où le fidèle 191 attendait gentiment, j'ai presque pleuré de retrouver 'mon' bus'... protecteur, chaud, solide. Arrivé, nourri  et carressé Charlie, café et ... ce rapport ! Pas pu manger mais ça ce n'est pas grave... Je suis censée retourner demain... l'affaire n'est pas encore finie. Je me coucherai à 6 heures. Levée à midi. 6 heures de sommeil lorsque 5 voire 4 me suffisent en principe.   Ça va. Mais y retourner !

Juste une observation pour finir, intéressante mais dramatique (un peu) :  lorsque je suis rentrée, j'ai d'abord sangloté toute la première partie du trajet... me sentant trahie de tous les cotés ! et la personne à qui j'ai eu fugitivement envie de parler était...  Robert ! lui qui cependant était cause de tout cet engrenage de souffrances et d'horreurs, la cause première. Un réflexe conditionné ? je le haïssait moins que la pauvre et laide* gamine qui m'a donné un coup de pied (puis ça a passé) : ça doit être ça, le syndrome de Stockholm. Il faut lutter contre... 

*La laideur ne prédispose pas à la bonté ni à l'éthique, évidemment.  
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Les responsabilités ? La pénurie,  la gabegie du pouvoir qui pollue et dépense sans compter pour des futilités et la corruption. ... et laisse en déshérence l'essentiel qui se meurt, éducation, santé , police, justice... vae victis .





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