jeudi 23 février 2017

La mort de Tess, un fil sur FB

Tess... tout de même sa mort, naturelle malgré la maladie, à 17 ans, et elle avait été maltraitée 13 ans, toujours enchaînée, nourrie quand ils y pensaient, pas soignée (et en vacances -pour eux- un seau d'eau et de croquettes pour un mois et barka, c'est du reste ainsi que je l'ai adoptée) .. sa mort je j'avoue a été une délivrance. J'étais allée préparer le repas des deux autres, il était minuit, je l'avais installée dans un renfoncement abrité devant la porte (une ''niche'' bien ensoleillée) à l'extérieur, mais de la porte fenêtre on peut voir et entendre, elle était mourante, odeur insupportable même pour elle, je l'avais laissée  juste le temps de filer la graille aux autres quand soudain j'ai entendu comme un cri de désespoir vibrant dans la montagne, répercuté, un ou des ? hurlements de loups qui se renvoyaient la com, avec l'écho, et sur plusieurs tons, du très grave au suraigu mélangés, c'était impressionnant... on aurait dit une meute, et, sans que je ne me le formule à moi même, comme redevenue ou devenue naturellement un loup ou un animal susceptible de communiquer avec eux, je suis sortie, sachant avec certitude ce qui venait d'advenir. La vieille bergère allemande croisée d'on ne sait quoi, d'un loup sans doute, venait juste de mourir après une agonie non douloureuse (j'y ai veillé) de toute la journée. Les chiens se renvoyèrent la triste nouvelle de montagne en montagne, des cris lugubres bouleversants pendant une heure et encore sûrement plus puisqu'ils ont été entendus jusqu'à 8 km... et le lendemain à la même heure, idem. Le plus curieux est que les deux ''miens'', le premier soir, n'ont rien dit, préoccupés par  la graille qui ne venait pas, c'est juste le second jour qu'un a fait un petit essai, pour la forme, de hurlement museau en l'air.

Yves : - Elle est morte de sa "belle mort" et c'est bien ainsi. Mais que disent donc les autres chiens en aboyants ainsi ? "Au revoir" ? "Bon voyage" ? "On t'aimait" ? va savoir... ce qui est certain, c'est qu'ils sont doués de bien plus que de la sensibilité. Je n'ose penser à ce que les animaux échangent de douleur, de désespoir, de souffrance quand ils sont pris dans les tueries de masse des abattoirs ou ailleurs... Le monde des "hommes" est l'enfer des animaux. Et aussi d'autres hommes... :(

Hélène : j'y ai pensé aussi et moquez vous, tant pis, ms un bref moment j'étais littéralement en phase avec eux, sur ce qu'ils disaient, SE disaient et ME disaient, tout naturellement d'ailleurs, c'était comme si toute ma vie j'avais dialogué avec des loups, c'était étrange et par la suite ça s'est en partie (une faible partie mais suffisante pour me conduire à la dépression) maintenu. Là ils disaient leur désespoir en effet, leur tristesse devant ce qu'elle avait subi et que certains d'entre eux subissaient aussi (bcp gardent des terrains, des maisons, des poulaillers géants, et st nourris tous les 2 j vite fait par un garde qui en ''fait'' plein, sans aucune affection, on les laisse seuls depuis leur arrivée à 6-7 mois en remplacement d'un autre qui sera tué lorsqu'il aura plus ou moins appris le métier au jeune, afin qu'ils restent ''sauvages' et si possible agressifs (comme Tess qui en prime était attachée avec une chaîne tellement lourde et qui avait rouillé que j'ai mis une heure à parvenir, outillée costaud, à la libérer ! Elle s'est laissée faire sans broncher, consciente que son supplice était fini, ça, c'est sûr, et j'avais un argument fort, l'énorme bassine de pâtée que je lui réservais tous les soirs depuis que j'avais compris que ses maîtres l'avaient abandonnée. Elle était très intelligente, et lorsque ceux-ci ont voulu la récupérer (!!) elle leur a grondé après ... ce qui a résolu définitivement la question, j'avais aussi un argument fort, je peux cogner s'il faut en cas de nécessité absolue, mais disons que les grondements de Tess m'ont  appuyée radicalement sans nécessité d'aller au delà. Je pense qu'elle ''suivait'' plus ou moins la conversation qui allait décider de son sort et avait compris comment peser de tout son poids de chien).
 Difficile à traduire avec les mots, c'était un chant étrange, non pas d'eux seulement mais comme venu du fond des âges, je dirais de la nature elle même, un chant de douleur et d'abandon, pathétique et réconfortant à la fois, je dirais aussi de solidarité, de sympathie au sens littéral du mot..  Le lendemain, c’était plus apaisé, peut être par moi qui ai participé au ''dialogue'' à ma manière, télépathique, je me suis concentrée pour leur dire ''c'est mieux ainsi, elle se décomposait littéralement vivante et je n'y pouvais rien -mais grâce aux médocs elle ne souffrait pas, elle est partie doucement et comme vous l'avez su (?) j'étais avec elle, moi aussi je suis malheureuse.''
Ils ont encore hurlé pendant deux ou trois ? jours, plus peut-être, vers minuit, c'était, cette fois, différent, comme lorsqu'on se recueille sur une tombe, une minute de silence à l'envers...  je n'ai jamais su qui étaient ces chiens, la montagne modifie les sons et leur provenance. Je n'en ai identifié qu'un, celui de mon voisin le plus  proche (enfin, 500 m) qui la connaissait, le seul, car je la faisais marcher tous les jours pour éviter qu'elle se paralyse et ça, ça marchait super, ça vaut pour tous, plus de fuites urinaires très vite. Mais il a fallu au départ la forcer un peu.

Quant à ce que les animaux se transmettent dans les abattoirs ou alentours, c'est étrange que tu en parles car cela aussi on peut le deviner ou le SAVOIR, plus ou moins, ii se trouve que je passais tous les jours devant les abattoirs d'Alès le soir, pour rentrer chez moi, à 20 km, et l'angoisse était prégnante, (bien avant le film de L214) à pleurer chaque fois, surtout lorsqu'on rencontrait ces camions venu de Pologne, ça a fini en dépression et je suis partie, je ne pouvais plus supporter. Bizarre je suis ? Et bien non, pas tant que ça.

Car il est un détail que tu peux vérifier et qui a tout de même interpellé les Ponts et chaussées, le pourcentage incroyable d'accidents et d'accidents MORTELS juste au virage, pas trop inquiétant en soi pourtant, que j'attribue clairement à l'émotion, à l'écoute pas forcément tout a fait CONSCIENTE, au ressenti flou, poignant, ou évident, des tortures des animaux qui nous appellent au secours, ces horreurs cachées qui hurlent des murs éclairés en haut, signe qu'on est en train de tuer à un jet de pierre de la route, à la peur pour les avertis de savoir ou ne pas savoir CE QU'ON ALLAIT TROUVER DEVANT SOI après le virage, sur le terre plein, (les camions) la nuit surtout, j'ai fait des photos, impressionnantes, un thriller, elles sont dans mon téléphone et dès que je peux je les envoie mais elles doivent être dans :
http://journalphilozoique.blogspot.fr



Mais à plusieurs reprises, ce virage, moi aussi, bien que le connaissant, j'ai FAILLI LE RATER, non, en fait je l'ai raté, je me suis retrouvée de l'autre coté de la route, par chance mais seulement par chance, il n'y avait personne qui venait en face sinon je l'encadrais...  et pourtant je ne suis pas une casse gueule en bagnole. Un sens interdit sur une des voies, fort étroite, a été posé on verra si ça change quelque chose mais je ne le pense pas.

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