"Parce qu'il n'y a pas eu de coups... parce que ce n'est que des mots..." Combien de victimes de violences psychologiques ont entendu cette phrase en allant porter plainte, plainte qui leur a été refusée au prétexte qu'il n'y avait ni bleu ni blessure? Combien de victimes n'ont pas réagi, se croyant illégitimes à le faire, et trop sensibles, car "ce ne sont que des mots..."? Les victimes d'une telle violence restent le plus souvent silencieuses, par devoir et incompréhension. Cependant leur corps subit une souffrance constante.
La violence psychologique est une violence quotidienne. Chaque jour, la victime va entendre des injures, des insultes, des menaces, des dénigrements. Chaque jour, elle va s'affaisser un peu plus. Moralement, et physiquement. Que le ton employé soit froid, méprisant et distant, ou encore que ce soit en hurlant, l'agresseur poursuit un but précis: mettre à terre physiquement sa victime, la réduire à néant. Et la victime s'abîme. Perte de sommeil, perte d'appétit, tensions musculaires, douleurs aux cervicales, aux lombaires, migraines, nausées... sont les premiers symptômes physiques de ces coups verbaux.
Car à force d'entendre ce qui lui est injustement et violemment adressé, la victime se replie physiquement sur elle. Elle fait "le dos rond", au sens littéral, espérant mieux supporter la vague d'insultes qui déferle sur elle, espérant que cette vague va finir par glisser sans laisser de trace. Elle se contracte, elle se retient de réagir, anticipant les réactions de son agresseur si elle manifestait la moindre opposition.
Elle perd en appétit, s'alimente mal, perd en vitamines, en protéines, abîme son corps sans s'en rendre compte et sans y attacher la moindre importance. Entièrement focalisée sur ce qu'il va lui être dit, elle en oublie ses besoins vitaux, est perpétuellement aux aguets afin de pouvoir répondre et se protéger si besoin.
Plus les mots prononcés seront violents, plus les gestes accompagnant ces mots seront agressifs, et plus elle se contractera. Un coup donné contre un mur, un objet projeté au sol, un poing tendu l'oblige encore à se recroqueviller. Et à souffrir physiquement. Et c'est une douleur qu'elle ne peut exprimer sans s'exposer à de nouvelles critiques: "Tu te plains sans cesse, arrête de pleurnicher pour un rien, tu es bien trop sensible !...".
Mais ces différentes contractures musculaires, cette perte d'appétit et du sommeil amènent à différentes conséquences, toutes physiques: décalcification, alopécie, dérèglements hormonaux, prise et perte de poids inexpliquées, incontrôlées et, toutes, épuisantes.
Les mots aggravent les maux. Car les maux du corps sont le reflet des bleus de l'âme
Et cette formule ne se veut en rien poétique. C'est bien à l'âme, c'est-à-dire au cerveau et au cœur, que la victime souffre le plus, ignorant le reste de ses douleurs ou les minimisant. Se plaindre la met en danger, aussi elle préfère le silence. Mais en se taisant, les mots entendus s'infiltrent comme un poison et l'intoxiquent. Le système immunitaire subit de lourdes conséquences, et les ulcères, tumeurs, problèmes de peau récurrents, mais aussi les cancers, ou d'autres pathologies mal comprises et difficiles à soigner comme la fibromyalgie, se développent.
Et puis il y a ces victimes qui peu à peu ne s'aiment plus, ne trouvant aucune raison de s'aimer. Ces victimes qui vont chercher à se nuire, physiquement. Auto-mutilation, scarification, comportements addictifs dangereux... Elles le font en silence, elles se cachent ou encore elles n'en comprennent ni n'en disent la cause. Leur silence protège l'agresseur. Et lorsqu'un tiers constate et intervient, il ne comprend pas l'origine du mal. Il soigne ou va faire soigner ce qu'il a constaté. Mais la cause demeure. La victime rentre chez elle, après une hospitalisation, une thérapie... et se retrouve à nouveau face à son bourreau, dont le manège mortifère va reprendre. Et la victime va replonger, à nouveau. Parfois jusqu'à la tentative de suicide. Parfois, elle ne s'en relève pas."
Noushka Tsuko
Moi.
Oui, ça sonne toujours dans la tête malgré tout, ça revient toujours au printemps de manière inattendue, lorsqu'on a trop ''forcé'', comme une scoliose très ancienne, non soignée mais qui ne gêne pas trop, et qui soudain, après des efforts importants (une cote à monter tous les jours à vélo) survient en force et presque vous immobilise. On ne bouge plus, on a peur, de tout. Ça passe... et revient à la moindre ... contrariété ? non, traumatisme ? non, enfin tout ce que la vie apporte de ... désolation, minimes ou fortes. Un enfant, comment dire ? Maltraité? Ou durement traité ? Ou.. les mots manquent, entre l'extrême et la minimisation exaspérante.. disons ''enfant perçu comme un parasite, un fardeau immense, insupportable... dont il importe de se débarrasser au plus tôt par n'importe quels moyens, vite vite'' et le cortège de blessures qui s'ensuit, répercuté en écho par d'autres (car cela doit se voir et attirer des pêcheurs) ''ratée, minable, jalouse, envieuse, parasite'' etc.. un enfant donc n'oublie jamais vraiment. La haine ? Si. Mais pas les blessures. Jamais, quelle que soit sa ''réussite ''. Ça revient. Ceux qui disent le contraire mentent. Un loup nous talonne qu'il faut prendre soin de distancer, d'une manière ou d'une autre. (Note, les violences psychologiques font le lit des violences physiques qui les suivent svt. Parfois des années après et pas issues des mêmes psrsonnes. Pour que la victime accepte des gifles puis des coups, il faut qu'elle soit ''attendrie'' comme on attendrit une viande, par les violences psychologiques, qu'elle pense quelque part ne rien valoir ou si peu... )
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