A partir de la belle lettre ouverte du Maire de Grigny, PC, un peu, à peine, modifiée, forcément, (j'ai notamment réduit pour le public peu lecteur, supprimé les ''modestes'' dans 'familles modestes' par exemple pour mettre à la place ''pauvres'' et tous les 'Messieurs' inutiles et effectué quelques rajouts minimes souvent indiqués en gras.)
Cher Benoît, cher Jean-Luc,
Je suis maire d’une ville où plus d’un enfant sur deux vit sous le seuil de pauvreté... où la santé est un luxe, où le plafond de verre contraint une partie de la jeunesse à renoncer à ses rêves où des DES GENS NE MANGENT PAS TOUJOURS À LEUR FAIM.
Ma ville est une ville populaire où comme dans toutes, il manque de médecins, d'enseignants, de policiers, d'assistants sociaux ... Nous sommes victimes de la ségrégation sociale et territoriale, de la discrimination à l’adresse, de ce système qui fabrique de l’exclusion, de la résignation de la violence et de la CORRUPTION QUI LE SOUS TEND.
Les Grignois, comme l’ensemble de nos concitoyens PAUVRES n'en peuvent plus.. ils ont besoin d’une hausse immédiate des salaires, des revenus... de l’école de la République, de la police de proximité, de logements, de transports, d'énergie propre et moins chère, d'un environnement et d'une nourriture sains, respirable.. Ils doivent pouvoir se soigner et continuer à être fiers d’un système de sécurité sociale qui émancipe de la loi du plus fort.
Cher Benoît, cher Jean-Luc, vos carrières, vos querelles, on s'en fout. L’urgence est sociale. C'est celle de l’égalité réelle, des droits sociaux, du climat. Ce quinquennat est un rendez-vous – encore – manqué pour les classes populaires. Nous voulons la mise en œuvre de droits réels et n’accepterons plus le saupoudrage des politiques dites prioritaires, ces expressions de solidarité ou de CHARITÉ, ces fonds qui ne vont pas à qui ils sont destinés, nourrissant ainsi la corruption du système et le faisant perdurer.
Je vous invite à Grigny pour que vous vous rendiez compte, de nos vies, de nos peurs au quotidien, de nos résistances autant que de nos espoirs immenses.. Venez dire aux Grignois qu’ils peuvent attendre cinq ans de plus pour une vraie politique de gauche, que la victoire de la droite populiste ou du fascisme corrompus qui actuellement nous offrent une symphonie cacophonique à rendre sourd, ce n’est pas grave et que la cure libérale de Macron, ça ira..
La vraie raison de l’engagement à gauche est dans ces vies qui se brisent face à la précarité, à l’exclusion et à la misère. Et vous hésitez, discutez et dans l’entre soi d’une salle de restaurant, vous décrétez que le rassemblement est impossible. Tout cela, ce n’est que de la petite politique. (Ndlr, QUELLES SONT LES VRAIES RAISON DE REFUSER LA VICTOIRE QUASI ACQUISE ?)
Où est l’intérêt général dans cette guéguerre ? Par votre obstination à chercher le plus petit diviseur commun, vous vous apprêtez à faire perdurer 30 années d’inégalités. Vos divisions tuent l’espoir d’une politique qui pourrait mettre fin à l’insupportable. L’union est un combat quotidien. Dans nos quartiers, nous le mettons en œuvre tous les jours pour survivre. Faites en autant !
Et vous vous apprêtez à dégoûter encore un peu plus de la politique ceux qui ne peuvent plus attendre. Devant l’Histoire, soyez dignes ! Pour le petit peuple que nous sommes, rassemblez-vous et gagnez !
Philippe Rio
(Maire PCF de Grigny, Essonne, ville de 30 000 habitants au sud de Paris dont 90% du territoire est classé en politique de la ville. Cette commune la plus pauvre de l’Essonne et parmi les plus pauvres de France a fait l’objet, en juillet, d’un rapport interministériel qui a mis en lumière les difficultés quotidiennes que rencontrent ses habitants dans l’accès aux soins, à l’éducation, à la justice et à la sécurité.)
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