lundi 3 avril 2017

Enfants à la campagne, des animaux er des horreurs...



Je réponds à Noushka, qui tacle Mélanchon lorsqu'il affirme être sensible à la cause animale (mais entre resté carniste jusqu'à récemment) et le croit opportuniste.

-- Non, on  peut être ''sensible à la cause animale '' et ne pas avoir suffisamment de ... ? lucidité ?  Intelligence ? pour aller ''plus loin'', surtout si on vit dans un milieu qui ne l'est pas (ou du moins, peu). Ce fut mon cas. Je vivais à la campagne, disons à temps partiel.

On me tenait à l'écart, mais pas ma copine qui était à temps plein et qui, elle, ''savait tout'' (mais elle ne me disait rien ou pas tout), je ne venais qu'aux vacances mais à toutes ! et je mis du temps à comprendre que la chèvre ne faisait pas du lait toute seule, les poules n'étaient pas toutes mangées par le renard, ni les lapins etc... Par contre pour les chats je savais... et c'est un très dur souvenir. Je les cachais (comme leur mère !) autant que possible dans le feuillage, la grotte, où je pouvais ! mais il fallait partir ensuite...  j'ai dû en sauver quelques uns mais devenus sauvages, du coup, la plupart disparaissaient (tués sans doute par des chasseurs.)

J'ai le souvenir de l'un, un 'gros' gris, qui se nourrissait de lapereaux, (forcément il n'était pas nourri, un clandestin en somme) qui fut tué à la carabine quasiment devant moi, par mon oncle (ex maquisard, excellent tireur) et mon père (aussi perturbé que moi), diligenté par ma grand-mère. Moche, ils l'avaient attiré au fond d'un accol par un plat de viande succulent sur lequel malgré sa méfiance, affamé, il s'était jeté, c'était horrible, j'ai eu l'impression de le trahir (il n'était pas tout à fait sauvage et se laissait caresser par moi, après des heures d'approche patiente... et un peu de viande !) je me suis retenue de hurler ''va-t-en ! File!" Puis il y eut le coup sec de mon oncle (mon père ne s'est pas résolu à tirer) en pleine tête et fini, le bel animal était devenu une loque sanglante, je suis partie en courant,  en sanglots, le trou était déjà prêt. Il est enterré sous un gypsophile et je lui porte des fleurs.

D'autres souvenirs pires que je ne puis écrire encore plus de 50 ans après ... 

Question : comment vivent les enfants lorsqu'ils subissent cela tous les jours ? Comment ne sont-ils pas détraqués ? si aujourd'hui encore je pleure en me souvenant, comment font ceux QUI LE VOIENT TOUS LES JOURS VOIRE SONT CONTRAINTS D'Y PARTICIPER ?

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